Le mot Millésime est tombé dans le sens commun pour signifier la « meilleure année » de production d’un vignoble comme le suggère Pascal Obispo dans sa chanson. Or un millésime désigne tout simplement l’année de la vendange d’un vin, soit l’âge du vin donné par les quatre chiffres qui figurent sur l’étiquette de sa bouteille. Les prix, les qualités et le temps de garde d’une bouteille varient selon cet âge-là : Winalist vous explique tout !
Un millésime va permettre d’apprécier la qualité du vin
Une bouteille qui indique 1994 signifie que le vin qu’elle contient a été cultivé, récolté et vinifié en 1994. Au-delà de son âge, le millésime est un repère important pour apprécier la qualité d’un vin car il va permettre de comparer un même vin sur des années différentes et d’en déduire quelles années ont donné les meilleurs qualités organoleptiques au vin.
Pourquoi ces qualités peuvent-elles différer d’une année sur l’autre ?
Le vin se fait à partir du raisin, qui est aussi sensible aux variations météorologiques que les autres fruits. La pluie, la grêle, le vent, mais aussi le soleil et la chaleur ont un impact sur la vigne, et par conséquent sur le vin qui en découlera, impact que les vignerons connaissent. Ainsi, au regard du climat de l’année, on peut savoir si un millésime sera bon avant même de l’avoir vendangé.
La recette miracle c’est un printemps et un automne légèrement humides, pour que le sol puisse faire des réserves d’eau, un été ensoleillé, afin que les feuilles de vigne soient exposées à la photosynthèse et dopent la production de sucre des raisins, et un mois de septembre clément, afin de ne pas gorger les fruits d’eau avant les vendanges. Les années 2005, 2009 et 2010 furent un bon exemple de cette recette : la qualité des vins issus de ces années-là leur a valu d’être noté comme des grands millésimes. Un millésime reflète donc le climat de l’année.
Quel vin ne peut être un millésime ?
Les mousseux et les champagnes, les portos et xérès ne peuvent, pour la plupart, faire apparaître un millésime sur l’étiquette car ils sont constitués d’un assemblage de cuvées vendangées sur deux ans ou plus, afin d’en garantir une qualité constante d’année en année. Un champagne millésimé, plus rare, correspond à un grand vin issu d’une année dont la qualité a été reconnue comme exceptionnelle par le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne.
Suivre l’âge d’un vin : boire ou conserver ?
Le millésime étant la date de naissance d’un vin, il permet à l’amateur de suivre le vieillissement de ses bouteilles et de prévoir le meilleur moment pour les ouvrir.
Il existe un système de notation des millésimes qui donne une bonne approximation de la qualité de la production de l’ensemble d’une région par année et aide les consommateurs à choisir leur bouteilles. Ce système de notation réalisé par différents professionnels du vin, noté sur 100, sur 20 ou avec un système d’étoiles, classifie la qualité des vins entre moyenne, bonne, très bonne, excellente et exceptionnelle selon les années.
Au delà des notes, « un millésime est toujours un gage de qualité » selon Magali Rème, fondatrice du site Les Sommelières, afin d’investir dans une bouteille. Les plus grands millésimes ont un taux d’acidité, de sucre et de tannins équilibrés et importants qui les rendent apte à une longue garde pour développer leurs arômes. Le prix d’entrée de gamme pour de tels vins se situe autour de 12 euros la bouteille. Les millésimes les moins bien notés sont à boire jeunes, sur leur fruit car les conserver ne les bonifierait pas.
Faut-il se fier au millésime pour choisir une bouteille ?
Les « grands millésimes » sont des années où le climat a été clément au vin donc vous prenez moins de risque à choisir une bouteille d’un millésime bien noté. En revanche, les moins bonnes années ne correspondent pas forcément à une moins bonne qualité généralisée à tous les vins. Une année extrêmement pluvieuse pourra sublimer un vin blanc avec un voile d’acidité tandis qu’elle pourra gâter un vin rouge dont les tanins n’ont pas atteint la maturité nécessaire.
La taille des châteaux influe également : un petit domaine peut attendre quelques jours que ses grappes arrivent à maturité, tandis que les grandes exploitations sont tributaires d’un calendrier précis et ne peuvent donc pas alléger le poids d’une météo peu clémente en attendant un mois de septembre plus doux.
Au-delà du millésime, chaque façon de traiter la vigne influe sur le vin : le savoir-faire des vignerons reste essentiel et permet souvent de faire un vin de qualité même une année plutôt médiocre. De telles informations sur le vin n’étant pas disponibles en grande surface, Winalist vous recommande de choisir vos bouteilles de millésimes à la cave, ou chez le vigneron (découvrez notre article pourquoi c’est bien mieux d’acheter son vin directement chez le producteur ?). Partez à la découverte des vignerons de France et d’Europe en réservant votre prochaine escape oenotouristique sur Winalist.
Le vin en saura d’autant meilleur qu’il n’aura pas subit les variations de températures dues au stockage des grandes surfaces. Un amateur avisé en vaut deux, bonne dégustation !