Les Vignobles de bordeaux sont réputés et leur vins connus du monde entier. Les chinois, dont les goût pour les produits de luxe ‘Made in France’ et les plus grandes marques de mode, sont également très friands de vin, de champagne et plus généralement de l’art de vivre à la française. De fait, certaines familles fortunées investissent de plus en plus dans les vignobles et caves de Bordeaux. Quelles en sont les raisons et les conséquences ?
Vignobles de Bordeaux : L’attirance d’un patrimoine viticole et immobilier exceptionnel
D’abord propriétaires de « petits » domaines dont le prix oscille entre 2 et 7 millions d’euros, cette nouvelle vague d’investisseurs asiatiques passe parfois à la vitesse supérieure si elle est convaincue de son premier investissement. Certains prix s’envolent, sans pour autant effrayer les hommes d’affaires fortunés, à l’image de Jack Ma, le fondateur d’Alibaba séduit par les grands crus, qui possède le Château de Sours, de Perenne et Guerry. Certains domaines sont estimés à plus de 60 Millions d’euros, et une demande existe.
Quelques chiffres : depuis 1984, 153 transactions provenant de Chine concernant les châteaux du bordelais ont été enregistrées. En 2013, le record est établi à 35 châteaux vendus en une seule année. (Source : Vitisphère).
Les principales raisons qui poussent les chinois à investir dans les vignobles de bordeaux sont :
– La rentabilité potentielle de leur placement financier ;
– L’acquisition d’un patrimoine immobilier historique, parfois classé ;
– La connaissance du marché chinois amateur de vin rouge pour l’export ;
Une opportunité de business, entre autres
En effet, les chinois bien qu’ils soient amoureux du patrimoine architectural, naturel et gastronomique de la région, voient aussi le rendement qu’ils peuvent en espérer. Pour eux, ce n’est pas que de la passion mais une entreprise dans laquelle ils investissent. Certains vins se vendent à prix d’or une fois sur le sol chinois, et le développement du tourisme viticole à Bordeaux conforte l’investisseur dans la diversification de ses sources de revenus, en cas de mauvaise année pour la récolte par exemple.
Les conséquences sur la filière viticole de la région
Selon certains spécialistes de la profession, ces investissements sont une aubaine pour la profession de viticulteur à Bordeaux et dans les alentours. En effet, les chinois seraient « les meilleurs ambassadeurs auprès de leurs compatriotes » selon Georges Haushalter, ancien président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB). De quoi favoriser pour la France sa place d’exportateur numéro 1 de vins vers la Chine.
Cependant, tous les acteurs de la viticulture bordelaise et des vignobles de Bordeaux ne sont pas ravis de cette arrivée. Bien que le nombre de propriétés acquises par les chinois soit encore marginal sur les 8000 que compte la région, certains dénoncent une perte de la maîtrise des savoir-faire et des traditions qui tenaient dans les mains de générations entières de familles de viticulteurs.
Pourtant, bon nombre de ces investisseurs conservent les outils de production et les méthodes, voire cherchent à les améliorer pour donner une nouvelle dimension à leurs cépages tout juste acquis. Cependant il est aussi important de noter que beaucoup d’investissements dans les vignobles de Bordeaux sont effectués par des sociétés françaises ou Européennes.
L’essentiel à retenir
Bien que ces investissements venus de l’autre bout de la planète puissent représenter un « danger » pour certains adeptes des traditions centenaires passant aux mains des propriétaires chinois, le vignoble n’est pas exportable et restera bel et bien sur le sol français. Si les chinois et autres investisseurs asiatiques passionnés de vins sont capables d’investir des fortunes nécessaires au développement de la filière viticole bordelaise, un juste équilibre dans les relations d’investissement et d’exportations semble être une belle opportunité pour la production de vin et l’œnotourisme à Bordeaux.